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Hypnose et soins palliatifs en milieu hospitalier


Par le Dr Marie-Jeanne JACOB, médecin en soins palliatifs et Danielle MAHIEU, infirmière en soins palliatifs au CHR-Mons-Warquignie (Belgique)



Dans le domaine des soins palliatifs, la gestion de la douleur générée par la maladie est une priorité et le fondement même de la philosophie palliative repose sur la prise en charge de la souffrance globale définie comme total pain par Cicely Saunders et Robert Twycross.

« La maladie et la douleur ont des répercussions sur toute notre vie et atteignent notre être ; c’est pour cela que C. Saunders parle de douleur totale. La douleur totale, c’est à la fois la douleur morale, physique, spirituelle et sociale. Le seuil de tolérance de la douleur est différent pour chacun, et il varie en fonction de certains facteurs. Des phénomènes physiques peuvent exagérer la perception de la douleur, mais aussi, des facteurs psychologiques comme l’exaspération. »

Les notions de douleur et de souffrance s’amalgament au niveau de la sémantique. Et pour cause ! La douleur est subjective et reste une expérience émotionnelle… au point d’exprimer la souffrance !

A ce titre, on peut évoquer la définition proposée par l’Association Internationale pour l’Etude de la Douleur ; elle est la suivante : « La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à des lésions tissulaires réelles ou possibles, ou décrites comme si ces lésions existaient. La douleur est toujours subjective. Chaque individu apprend à quoi s’applique le terme en raison d’expériences liées à des blessures du début de la vie. C’est indiscutablement une sensation ressentie dans une ou des parties du corps, toujours désagréable, et qui, de ce fait, est une expérience émotionnelle. » (…)

« Chez les malades dont la maladie est avancée, les facteurs psychologiques déterminent largement le degré de sévérité de la douleur. Une sensation d’abandon et la crainte de la mort imminente ne font qu’augmenter la souffrance et exacerbent sa douleur. »

La complexité de l’expression douloureuse chez l’être humain - qui peut rendre une douleur intolérable, malgré des doses adaptées d’analgésiques puissants – oblige les praticiens et les soignants à s’interroger sur la réalité de la souffrance. Dans cette optique, l’approche plus globale du patient nécessite des interventions multidisciplinaires médicales et paramédicales. A ce titre, les interactions professionnelles permettent de mieux cerner le symptôme et favorisent les alternatives thérapeutiques. C’est cette richesse de partage des connaissances et des compétences qui est à l’origine de l’introduction de l’hypnose dans notre pratique en médecine palliative.

Face à des situations d’échec de soulagement d’un patient par la médecine traditionnelle contemporaine qui allie invariablement symptôme et médication, n’existe-t-il pas une autre logique pour un traitement antalgique ? N’y a-t-il rien d’autre à proposer ?

A ce stade de la réflexion, le soignant aborde une autre complexité, celle des « limites » : limites des traitements médicaux, limites personnelles, limites des autres intervenants, limites du patient… L’abstraction ne peut être faite non plus de la rencontre de deux personnes qui affrontent un même mal qui leur échappe. La relation soignant-soigné prend dans ce contexte une dimension réelle, palpable.

Une dimension éthique s’impose d’un seul coup, comme venue de nulle part et à laquelle les soignants sont confrontés, non pas au niveau d’un exercice mental de réflexion, mais dans une réalité quotidienne liée à la pratique de la profession elle-même.

Quels outils, quelles méthodes, quelles techniques possédons-nous pour appréhender cette situation particulière de demande d’aide ?

Pour notre part, une des orientations possibles a été de porter le regard ailleurs, vers ces autres logiques de traitement qui témoignaient de résultats positifs. L’hypnose en faisait partie.

Notre pratique a débuté après une formation circonstanciée – le week-end, essentiellement – pendant quatre années pour le médecin, deux pour l’infirmière. Le Médecin Chef de l’hôpital a salué la qualification de la première, tandis que la formation de la seconde était prise en charge par l’institution (département infirmier) au titre de la formation continue. L’objectif consistait en l’amélioration des soins aux malades et – le cas échéant à la sensibilisation du personnel à cette pratique.

Si la reconnaissance par nos pairs nous était acquise, les moyens pour développer la pratique dans notre milieu professionnel (celui d’une unité de six lits et celui d’une équipe mobile de soins palliatifs - EMSP- intra-muros) restèrent à notre intuition. Un essai de développement des consultations dans un axe de « clinique de la douleur » resta sans suite…

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Rédigé le 31/07/2018 à 22:38 | Lu 681 fois | 0 commentaire(s) modifié le 31/07/2018






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