Hypnothérapie
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Paris

Hypnose Ericksonienne, Médicale et Thérapeutique. Thérapies Brèves, EMDR. Formations en Hypnose, Formation en EMDR, Thérapeute des Instituts Milton Erickson à Paris, Marseille, Bordeaux, Nancy

Lorsque la dépression parait. Premiers soins maternels.


Avec Armelle TOUYAROT, Sage-femme libérale à Toulouse.
Maître en Psychothérapie Ericksonienne (Université de Mexico). Praticienne des thérapies brèves centrées sur la solution. Traductrice auprès des éditions Satas d’ouvrages sur l’hypnose et les thérapies orientées vers la solution.



PREMIERS SOINS MATERNELS

La dépression peut commencer tôt dans la vie, et même avant son début. Armelle Touyarot nous donne les bases qui permettent de comprendre comment y apporter son meilleur traitement : une prévention intelligente.

J’ai rédigé des articles, écrit un livre, sur ma pratique de la préparation à la naissance par l’hypnose éricksonienne orientée solution. J’ai élaboré cette préparation en m’inspirant des déceptions, frustrations et autres désagréments dont se plaignent les femmes suite à leur maternité, souvent générateurs de déprime quand ce n’est pas de dépression. La prévention de la dépression du post-partum (DPP) fut le sujet de ma thèse soutenue à Mexico dans le cadre d’un master de thérapies éricksoniennes. Autant dire que le sujet m’intéresse. En vue du congrès consacré à la dépression qui a eu lieu à Saint-Malo, en septembre 2010, j’ai réalisé l’année précédente une modeste étude auprès de mes patientes, ce qui m’a permis d’évaluer l’importance que j’accorde à sa prévention et l’efficacité de certains de mes outils.

Je vais vous entretenir de la DPP, telle que je la considère dans ma pratique, c’est-à-dire surtout sous l’angle de la prévention. Je vais extraire de quelques définitions et de diverses études émanant d’équipes françaises et canadiennes, les facteurs en jeu dans cette DPP, et surtout ses facteurs prédictifs. Et au fur et à mesure, je vous dirai comment je traite, selon une approche éricksonienne, ces différentes composantes, déjà pendant la grossesse, puisque je m’attache avant tout à faire de la prévention et à minimiser les facteurs de risque.

Quelques définitions : le baby blues (BB), le baby pink, l’anxiété du post-partum et la dépression du post-partum (DPP).

DÉFINITIONS

Baby blues : Commençons par le BB du post-partum. C’est le trouble de l’humeur périnatal le plus courant qui toucherait entre 30 à 75 % des femmes. Une sorte de cafard qui survient dans les heures ou les jours suivant l’accouchement et qui atteint son intensité maximale le troisième ou quatrième jour. Généralement, les femmes atteintes sont des mères heureuses qui réagissent de façon plus « émotive » aux stimuli. Elles peuvent rapidement passer de la joie aux larmes, se montrer inquiètes, irritables, anxieuses, avec parfois des troubles du sommeil et de l’appétit. Les symptômes ne durent que quelques jours et se résorbent habituellement au bout d’une semaine. Cet épisode ne nécessite habituellement pas de traitement. C’est essentiellement de soutien, de réconfort dont ont besoin ces mamans et surtout de se sentir comprises ; et c’est l’une des plaintes principales de ces jeunes mères, de ne pas se sentir comprises. Selon certains chercheurs, ces comportements peuvent résulter des rapides changements hormonaux qui s’opèrent chez ces femmes. Mais la très grande majorité de mes patientes décrit un même genre de « baby blues » aux 1er et 2e trimestres. La grossesse est une période de grands chamboulements hormonaux. En commençant par une flambée de progestérone, d’oestrogène, d’hormone lactogène placentaire, et de prolactine pendant la grossesse, puis celle d’ocytocine, d’endomorphines et d’adrénaline lors de l’accouchement, puis un effondrement plus ou moins brutal de la plupart d’entre elles, en un retour à la normale plusieurs mois plus tard selon que la mère allaite ou non son petit. Il y a de quoi se « sentir » déstabilisée, et donc un tant soit peu anxieuse, avant, pendant et après l’accouchement. Et ce déjà simplement sous l’angle hormonal, pour peu que la femme connaisse déjà quelque dérèglement de son système endocrinien (hypothyroïdie, diabète…) et soit prévenue avant toute grossesse que « ça risque de se dérégler davantage si vous êtes un jour enceinte… si vous êtes… ».

Mais considérons aussi le contexte médicalisé qui présente l’avantage de la sécurité médicale et l’inconvénient implicite d’aborder cette expérience naturelle de la vie sous l’angle des risques, dans un contexte de grands changements conjugaux, familiaux, des remises en cause dans le travail, des déménagements, des difficultés financières, et la nécessité de faire des prévisions pour l’avenir (pour ne pas parler de provisions).

Ce BB est « anodin » mais très important à prendre en considération, qu’il se produise pendant la grossesse (peu d’études sur le sujet) ou après l’accouchement ; car il semble que jusqu’à 20 % des mères atteintes d’un BB vont développer une dépression majeure au cours de la première année suivant la naissance du bébé. Cela peut se produire à la suite de l’aggravation des symptômes du « baby blues », soit plus tard, après que la mère se soit remise de son blues. Il est donc important pour le sujet qui nous préoccupe, la DPP, de s’intéresser à ce BB, qui peut prendre une autre forme : « Baby pink » ou euphorie du post-partum.

Certaines femmes se sentent légèrement euphoriques après la naissance de leur bébé. Cet état, le « baby pink », peut durer de quelques heures à quelques jours (Glover et coll., 1994). Tout comme le « baby blues », il n’a pas besoin d’être traité et peut même passer inaperçu car on trouve plutôt « normale » cette réaction à la naissance d’un enfant.

ANXIÉTÉ DU POST-PARTUM

Sur le plan clinique, l’anxiété qui se déclare après un accouchement n’est pas différente de celle qui survient à tout autre moment de la vie. Selon les études (rares), entre 4 et 15 % des femmes éprouveraient de l’anxiété après la naissance de leur bébé (Wenzel et coll., 2003 ; Matthey et coll., 2003 ; Heron et coll., 2004). Certaines femmes sont anxieuses uniquement durant la grossesse ou après l’accouchement, tandis que d’autres le sont avant et après la naissance du bébé. Dans le cadre d’une récente étude britannique d’envergure auprès de 8 323 femmes enceintes (Heron et coll. 2004), il a été observé que 7,3 % d’entre elles avaient indiqué souffrir d’un haut niveau d’anxiété durant leur grossesse. « Parmi ces dernières, 1,4 % ont éprouvé une anxiété marquée dans les huit semaines suivant l’accouchement. Parmi les femmes qui ne se disaient pas très anxieu ses durant la grossesse, 2,4 % ont dit éprouver une très grande anxiété postpartum. »

Bien des mères se sentent anxieuses, dépassées et même effrayées à la suite de la naissance de leur bébé. On peut le comprendre étant donné les changements qu’entraîne le rôle de nouveau parent, et les doutes quant à leurs compétences à l’exercer. Dans certains cas toutefois, l’anxiété est telle qu’elle nuit à la vie quotidienne de la mère et a des répercussions sur son caractère et son mode de fonctionnement, et par conséquent sur l’ambiance dans le foyer.

DÉPRESSION DU POST-PARTUM

Une méta-analyse de 59 études menées auprès de plus de 12 000 femmes a révélé que la DPP touche en moyenne 13 % des femmes (O’Hara et Swain, 1996). Pour les cliniciens et les chercheurs, le terme « dépression du post-partum » ou « DPP » fait référence à une dépression non psychotique qui survient peu après un accouchement. Les symptômes de la DPP se manifestent rapidement, souvent dans les 48 à 72 heures suivant la naissance du bébé, et la plupart des cas se déclarent dans les deux premières semaines de la période post-partum. Elle peut évoluer en psychose puerpérale qui est la forme la plus grave et la plus rare de troubles de l’humeur en postpartum, et survient dans un ou deux cas par 1 000 accouchements. Selon certaines études (par ex. Jones et Craddock, 2001), la psychose du post-partum aurait une cause génétique ou biologique et serait plus courante chez les femmes ayant reçu un diagnostic de trouble bipolaire (ce qui implique qu’elles sont suivies) ou ayant des antécédents familiaux de troubles de l’humeur (non détectés si on ne les cherche pas).

La DPP ne se distingue en rien sur le plan clinique d’un épisode dépressif pouvant se produire à n’importe quel autre moment de la vie d’une femme. Les symptômes sont les mêmes que ceux d’une dépression généralisée, et le diagnostic est établi selon les mêmes critères. Bien sûr, les symptômes de la DPP portent sur des éléments relatifs à la maternité. La définition de la période post-partum varie. Selon les systèmes officiels de classification des diagnostics, il s’agit de la période de 28 jours suivant immédiatement l’accouchement ; dans d’autres études, toutefois, cette période se prolonge jusqu’à un an après la naissance du bébé. Les symptômes se manifestent habituellement durant les quatre premières semaines du post-partum, mais ils peuvent apparaître dans l’année qui suit, et le diagnostic en sera d’autant retardé, quand l’interrogatoire d’une mère dépressive révèle que les symptômes se sont manifestés beaucoup plus tôt.

Les symptômes sont :

- l’anxiété ;

- l’anhédonisme : les femmes atteintes de DPP ne peuvent plus s’intéresser ou ne plus prendre plaisir à des activités qu’elles trouvaient auparavant agréables ;

- un changement sur le plan du poids et de l’appétit ; mais c’est un élément difficile à évaluer après un accouchement. Le manque d’appétit est plus significatif ;

- troubles du sommeil : difficiles à évaluer chez les nouvelles mamans. On peut interroger la mère sur sa capacité à dormir et à se reposer quand elle en a l’occasion – par exemple, en même temps que le bébé, ou quand quelqu’un d’autre surveille le bébé ;

- fatigue : également difficile à évaluer chez les nouvelles mères. La fatigue associée à la dépression se définit comme un sentiment accablant d’épuisement ;

- lenteur ou agitation psychomotrice : soit une sorte de torpeur ou au contraire un sentiment de nervosité et d’irascibilité. On peut faire confiance à l’entourage pour faire des commentaires à ce sujet ; sentiment excessif de culpabilité ou d’inutilité : la moindre régurgitation du bébé sera de leur faute et s’il survient le décès d’un proche, elles en concluront vite qu’« une vie s’en va pour laisser la place à la nouvelle » ;

- diminution de la concentration, incapacité d’avoir les idées claires : ralentissement de la pensée, incapacité à se concentrer sur une tâche ou à terminer un travail, ou une difficulté à prendre des décisions simples, l’impression d’être submergée de travail…

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“Dépression et après ?“ Edito de Patrick Bellet.
“Un enjeu anthropologique“ Introduction de Thierry Servillat
“L’Acédie. L’extinction de la voie intérieure“. Jacques-Antoine Malarewicz
“Lorsque la dépression paraît… Premiers soins maternels“. Armelle Touyarot
“Peut mieux faire ! Ou comment déprimer à l’école. Orthophoniste multi-tâches, Amer Saffiédine
“De la couleur avant toute chose. Sept modèles de changement dans la dépression“. Claude Virot
“Comment ne plus déprimer. De la loyauté à la dépression“. Bruno Dubos
“Ex libris “ la bibliothèque des lecteurs. Les livres qui ont compté pour nos lecteurs.
“L’avenir de la psychothérapie en hypnose“. La rubrique Humeur de ce n° a été confiée à Stephen Lankton, rédacteur en chef de l’American Journal of Clinical Hypnosis. Il nous interroge sur « la preuve scientifique » et « le bon sens » dans le domaine de l’hypnose. Traduction d’Armelle Touyarot.

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Rédigé le 02/08/2018 à 14:06 | Lu 422 fois | 0 commentaire(s) modifié le 22/02/2020





Valérie TOUATI Ostéopathe, Hypnothérapeute, EMDR à Paris
Ostéopathe, Hypnothérapeute et praticienne EMDR - IMO à Paris 12 et 16 ainsi qu'à Vincennes,... En savoir plus sur cet auteur

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