Hypnothérapie
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La fibromyalgie, comme une métaphore. Géraldine Franzetti et Etienne Lajous


UNE PRISON, UNE CAGE …REELLE OU VIRTUELLE ?

La fibromyalgie rencontre de plus en plus d’intérêt dans les milieux scientifiques, et le dernier Congrès mondial de la douleur s’en est fait l’écho à Sydney, en août 2005. Il ressort de ces études que 600 000 Français, 2 % de la population occidentale et jusqu’à 4,9 % des femmes seraient atteints par cette affection.



Bien que reconnue par l’OMS, certains pensent que ce syndrome n’existe pas. L’un de nos confrères écrivait récemment dans une revue professionnelle (Revue pratique Médecine générale 2005 ; 19,692):   « Allons-nous longtemps cautionner des diagnostics douteux ou à la limite de l’escroquerie pure ? … »
  L’entourage de ces patients est également partagé entre bienveillance et suspicion. Pris entre deux feux, les patients sont dans une situation bien inconfortable, aggravée par le peu de traitements ayant fait la preuve de leur efficacité. D’autant plus que certains de ces patients ne tolèrent aucun médicament…
  Que pouvons-nous faire lorsque, apparemment, il n’y a rien à faire ?
 
  Aucune explication scientifique ne fait l’unanimité, plusieurs concepts sont discutés : neurophysiologique, psychologique, social. Il est légitime de s’interroger. Les modifications neurophysiologiques sont-elles cause ou conséquence d’un vécu perturbateur comme dans une dépression ? Les symptômes sont-ils l’expression somatique d’un trouble psychique ? Découlent-ils d’un « prêt-à-porter culturel » (Dr Anne Françoise Allaz), d’une construction sociale ? Ils semblent résister à nos hypothèses physiopathologiques, nos tentatives thérapeutiques. Le parcours médical de ces patients est une longue pérégrination qui a souvent duré des mois ou des années, au cours desquels ils ont rencontré des praticiens de spécialités différentes. Ceux-ci les ont écoutés sans les soulager, ou bien ne les ont pas écoutés, pas crus, et bien souvent les ont pris pour des simulateurs ou des malades psychiatriques. A la douleur physique s’ajoutent, alors, déception et découragement. L’hypnose nous apparaît comme un recours pertinent dans ce cadre ambigu. Notamment pour renouer dialogue et confiance, base d’un traitement possible.

Ces patients partagés entre différentes options sont dans une véritable confusion qui aggrave leur situation. En témoignent leurs paroles : « Je me mets des barrières. Je ne suis pas libéré(e) . Ca veut dire quoi s’occuper de soi ? Je me cache derrière la douleur. La maladie est là, le problème est ailleurs. » Etonnante lucidité, désespérante impuissance. La similitude troublante des situations nous a permis de déceler une constante : la notion d’un enfermement par des relations familiales, conjugales, professionnelles, sociales, religieuses…parfois médicales, plus ou moins associées. Ils paraissent enfermés dans leur corps, captifs d’eux-mêmes, d’une représentation sociale. Enfermés dans la recherche d’une authentification, légitimation de leur « maladie » alors que la fibromyalgie est ignorée des pouvoirs publics et par conséquent non indemnisé.

Curieusement, certains mots reviennent au cours des  consultations : prison, enfermé, attaché, lié…Ainsi ils nous suggèrent plusieurs métaphores. Celle d’un patient prisonnier ou d’un oiseau en cage, nourri, entretenu, soigné, mais qui reste derrière les barreaux, à seulement entrevoir un monde dont il est exclu du fait des douleurs, de l’asthénie… Ou bien la métaphore d’une cuirasse qui colle à leur enveloppe (le moi-peau d’Anzieu), la peau, les muscles et dessine les « fameux » points douloureux utiles au diagnostic ? Comment se libérer d’un symptôme emprisonnant et peut-être protecteur à la fois ?

Leur symptomatologie est ce qui les maintient, paradoxalement, en relation dans la quête inefficace d’une reconnaissance qui puisse les soulager. C’est à partir de cette représentation que s’élabore le projet thérapeutique hypnotique : les aider à s’évader et à passer la porte de la cage, déjà ouverte…Autrement dit, découvrir une autre réalité : celle dans laquelle il est maintenant possible de franchir ces barrières. Le mouvement psychique et non seulement autorisé, possible, mais aussi encouragé et entraine un premier soulagement physique.




Rédigé le 11/11/2016 à 23:25 | Lu 490 fois | 0 commentaire(s) modifié le 18/07/2018





Laurent GROSS
- Formateur en Hypnose Médicale, Ericksonienne et EMDR - IMO au CHTIP Collège Hypnose Thérapies... En savoir plus sur cet auteur

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